11 mois après son irruption au pouvoir par un coup d’état militaire, les Burkinabè tombent des nues face à la démence dictatoriale exercée par le Capitaine Ibrahim Traoré et ses acolytes. Retrait de la CEDEAO, attaques verbales proférées de manière inconsidérée contre les autorités Ivoiriennes poussant même l’insolence jusqu’à souiller la mémoire de Félix Houphouët-Boigny, accusations infondées de complotisme…
Niché dans le palais de Kosyam où le destin l’a subitement poussé comme pour punir le Burkina Faso, Ibrahim Coulibaly est emporté par l’ivresse du pouvoir qui tourmente son ego. Ignore-t-il pour autant que plus de 4 millions de ses compatriotes sont installés dans ce pays voisin dont il veut faire son ennemi ? Est-t-il conscient que la Côte d’Ivoire est le seul pays qui s’est investi dans la construction de camps de réfugiés abritant des milliers de Burkinabè préférant fuir le pays qu’il n’arrive pas à sécuriser?
Sait-t-il enfin que chaque jour, des Burkinabè sont tués par dizaines voire par centaines dans les provinces? Barsalogho, localité située à 147 Kms de Ouagadougou, en a été le triste et macabre théâtre ce Samedi 24 Août. Au moins 370 corps sans vie de civils et de militaires retrouvés sur place après le passage des terroristes.
Pendant ce temps sur le sol Ivoirien, ses compatriotes ne cachent pas leur inquiétude. En sourdine, on murmure. On n’ose pas s’exprimer ouvertement par crainte de représailles. Car nous confiait récemment un leader communautaire Burkinabè : “ça nous fait très mal mais on a peur”.
Cette peur est amplifiée par l’action de félons qui travaillent en secret pour traquer leurs compatriotes pour le compte de la junte. C’est ce que nous indiquait notre interlocuteur qui confiait “qu’il y’a des taupes parmi” eux. Et il ne croyait si bien dire en affirmant “On ne sait plus où on va”. Oui, comme le Mali et le Niger, le Burkina s’engouffre. Un pays où on envoie des magistrats au front pour les sanctionner de prendre des décisions à l’encontre des intérêts du prince de Ouaga. On peut tomber aussi bas…
RM