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Partenariat avec la Chine: Le pillage sans miséricorde de Pékin

Pour la Chine, l’édition 2024 du Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FOCAC) est un succès. Comme toutes les précédentes d’ailleurs. Sauf qu’au terme de ce 9ème FOCAC, Xi Jinping et son gouvernement peuvent se frotter les mains. La moisson est prometteuse. Deuxième puissance industrielle mondiale, la Chine manifeste depuis le début des années 1990, un intérêt croissant pour les ressources naturelles Africaines. 

Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. A lui seul, l’empire du Milieu bénéficie de 28% des exportations de pétrole du continent Africain. Dans le modèle économique Sino-Africain, le déséquilibre atteint des proportions stupéfiantes. 

En 2022, 89% des exportations Africaines vers la Chine étaient essentiellement constitués de ressources minières et énergétiques telles que les produits pétroliers, les minéraux comme le fer, l’aluminium, le cuivre, le lithium et autres minerais prisés dans les industries extractives, pilier de l’essor industriel de la Chine. Cette situation, peut-t-on le noter, crée un déficit abyssal dans les échanges commerciaux entre Pékin et ses partenaires Africains d’autant plus que 94% des importations Chinoises en Afrique sont des produits finis provenant du secteur manufacturier. En termes de débouchés commerciales, les pays Africains interviennent pour les industriels Chinois comme de véritables opportunités avec un marché en constante croissance d’un point de vue démographique. 

A titre d’exemple, entre 2022 et 2023, la Chine, premier partenaire commercial de la Côte d’Ivoire y a exporté pour un montant global d’une valeur de 2.53 milliards d’Euros. Parallèlement, ses importations en provenance de ce pays d’Afrique de l’ouest, cumulaient à 618 millions d’Euros. En ce qui concerne le surendettement des pays Africains qui suffoquent sous le poids des crédits accordés par la Chine, le tableau est largement en défaveur du continent. Si dans le début des années 2020, la dette de pays comme l’Angola ou la Zambie était détenue à plus de 80% par la Chine, en Côte d’Ivoire, la Chine détenait à elle seule un niveau de dette supérieure à 5% du PIB. 

Conscients des risques d’insolvabilité de certains pays Africains enclins à accumuler les dettes afin de réaliser des infrastructures modernes, gage de respectabilité politique aux yeux de leurs opinions publiques, les décideurs Chinois imposent ce qu’on appelle dans le jargon des “clauses de sûreté” qui prévoient une récupération systématique des ressources naturelles ou d’importantes infrastructures économiques en cas de difficulté de remboursement ou d’action “contraire aux intérêts de la Chine”. 

En détenant à elle seule, le tiers de la dette extérieure de toute l’Afrique, la Chine devient le premier créancier bilatéral du continent. Un partenariat qui ressemble de toute évidence à un piège surtout que ce créancier impitoyable se montre réticent à s’engager dans des plans de restructuration des dettes de ses “amis” Africains.

Raoul Mobio

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