Dans un entretien exclusif accordé à Média Afrique, Etienne Fakaba Sissoko, porte-parole de la Coalition des Forces pour la République (CFR) déroule la vision intégrale de la coalition pour restaurer l’ordre démocratique au Mali. De l’enthousiasme suscité par sa création à la crédibilité dont elle jouit à l’international, la coalition marque des points face à une junte embourbée dans un néocolonialisme Russafricain, définitivement suicidaire pour le Mali.
Média Afrique : « Quel poids réel pèse aujourd’hui la CFR dans le débat politique malien ? »
La CFR ne s’inscrit ni dans une logique de démonstration médiatique, ni dans une mise en scène politique.
Nous ne sommes pas engagés dans une compétition de visibilité, mais dans un processus de reconstruction politique.
Notre approche repose sur trois principes : le sérieux, la cohérence et le temps politique long.

Cela étant posé, les faits sont objectivement observables.
Depuis son lancement, la CFR a modifié les termes du débat national en imposant des questions jusqu’alors évitées : l’échec stratégique de la guerre, la nécessité d’un dialogue national réel et l’exigence d’une transition civile crédible.
L’accueil réservé à la CFR, au Mali comme au sein de la diaspora, a été massif, spontané et transversal.
Il traduit une attente politique profonde et la reconnaissance qu’une alternative structurée et responsable est en train d’émerger.
Enfin, dans des contextes politiques verrouillés, la virulence des attaques, campagnes de dénigrement et tentatives de disqualification constitue souvent un indicateur indirect mais révélateur de la prise au sérieux d’un acteur.
On ne mobilise pas autant d’énergie contre ce qui est insignifiant.
Média Afrique : « Disposez-vous de relais sur le terrain auprès des populations ? »

Oui. La CFR dispose de relais territoriaux réels, structurés et engagés.
Cependant, dans un contexte marqué par la restriction des libertés publiques, les arrestations arbitraires et l’absence de garanties judiciaires, nous avons fait un choix responsable et assumé : ne pas exposer inutilement les personnes engagées à l’intérieur du pays.
Ce choix ne constitue ni un aveu de faiblesse ni un déficit de représentativité.
Il relève d’une responsabilité politique et humaine élémentaire.
L’adhésion populaire à la CFR se manifeste autrement :
• par une mobilisation silencieuse mais constante,
• par des prises de contact multiples,
• par l’émergence d’initiatives locales,
• et par une réappropriation progressive du débat national par les citoyens.
Cette structuration discrète est précisément ce qui permet aujourd’hui à la CFR de s’inscrire dans la durée, de se consolider et de résister aux logiques d’éphémère.
Média Afrique : « La CFR entretient-elle des canaux de discussion avec des groupes armés ? »
La position de la CFR est constante, claire et juridiquement encadrée.
La CFR est disposée à échanger avec toute entité malienne qui souscrit explicitement aux principes et lignes directrices rendus publics dans son communiqué fondateur et ses déclarations officielles.
Ces principes sont non négociables :
• l’unité nationale,
• l’intégrité territoriale,
• le refus de toute partition,
• la primauté du cadre républicain,
• l’abandon de la violence comme mode d’action politique.
Notre démarche est pragmatique, responsable et orientée exclusivement vers la protection des populations.
Il ne s’agit ni de légitimer des acteurs armés ni de céder à des revendications contraires à la République, mais de sauver des vies, de restaurer la coexistence pacifique des religions et de créer les conditions d’une paix durable.
La CFR est disposée à discuter, négocier et rechercher des compromis strictement encadrés, dès lors qu’ils servent l’intérêt supérieur des populations maliennes et respectent l’ordre républicain.
Média Afrique : « Pensez-vous que votre combat rencontre l’adhésion du peuple malien ? »
Oui, sans ambiguïté. L’un des faits politiques majeurs de ces dernières années est l’affaiblissement profond de l’espoir collectif au Mali.
Depuis l’annonce de la création de la CFR, nous observons un changement perceptible.
Ce changement se traduit par :
• un regain d’espoir,
• une libération progressive de la parole,
• une attente transversale autour d’une issue pacifique et crédible,
• et le sentiment largement partagé qu’un cadre sérieux est enfin en train de se construire.
Il ne s’agit en aucun cas d’autosatisfaction.
Cette adhésion constitue une responsabilité politique majeure, que la CFR assume avec gravité et sens du devoir.
Média Afrique : « Comment êtes-vous perçus au niveau international ? La CFR est-elle crédible ? »
La CFR est aujourd’hui perçue comme un acteur sérieux, structuré et cohérent, capable de dialoguer avec les Maliens comme avec la communauté internationale dans un langage de vérité et de responsabilité.
Ses positions sont lisibles, constantes et alignées avec :
• le droit international,
• les expériences comparées de sortie de conflit,
• et les attentes réelles des partenaires du Mali en matière de stabilité, de crédibilité institutionnelle et de visibilité politique.
La crédibilité ne se proclame pas.
Elle se construit par la cohérence, la constance et la capacité à proposer une trajectoire réaliste.
C’est cette articulation entre paix, transition et stabilité qui fonde aujourd’hui la crédibilité internationale de la CFR.
Média Afrique : « Quelles sont vos chances de faire basculer le rapport de force ? »
La CFR ne recherche ni un rapport de force brutal ni une confrontation politique stérile.
Elle construit un rapport de légitimité politique, morale et institutionnelle.
L’histoire montre que les crises de cette nature se résolvent lorsque :
• une alternative crédible émerge,
• l’espoir renaît au sein de la population,
• le statu quo devient politiquement intenable,
• et la paix s’impose comme une exigence nationale.
La CFR agit méthodiquement sur ces leviers.
Ce processus est désormais enclenché et ne dépend plus d’une seule organisation, mais d’une dynamique nationale en construction.
La CFR n’est pas un mouvement d’agitation.
C’est une coalition de responsabilité, née pour répondre à une crise d’État.
Depuis son lancement, elle s’est imposée comme une alternative crédible de sortie de crise, a ravivé l’espoir et ouvert un nouvel horizon politique.
La CFR avance avec calme, sérieux et détermination, portée par une conviction ferme que le Mali peut retrouver la paix, la dignité et l’unité dans un cadre républicain.
Média Afrique : Merci à vous.
