La présidentielle ivoirienne, prévue pour le 25 octobre prochain, suscite depuis de vifs débats. Plusieurs candidatures sont 3 majeures ont été officiellement enregistrées par la Commission électorale indépendante (CEI) entre le 26 juillet et le 26 août : celles de Laurent Gbagbo, ancien chef de l’État et président du PPA-CI, de Tidjane Thiam, président du PDCI-RDA, et du président sortant, Alassane Ouattara, candidat du RHDP.
Lors d’une conférence de presse organisée ce mardi 2 septembre dans le cadre de la Tribune du PPA-CI, Koné Katinan, cadre du parti de Laurent Gbagbo, s’est exprimé sur la légalité de la candidature du président sortant.
« Une candidature illégale » selon le PPA-CI
Pour le PPA-CI, la candidature d’Alassane Ouattara viole la Constitution ivoirienne. Koné Katinan s’appuie sur les articles 55 et 183 de la Constitution de 2016.
L’article 55 dispose que « le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n’est rééligible qu’une seule fois ».
L’article 183 stipule que les lois antérieures restent applicables si elles ne sont pas contraires à la nouvelle Constitution.
Selon le PPA-CI, il existe une continuité juridique entre l’article 35 de la Constitution de 2000 et l’article 55 de celle de 2016, tous deux limitant les mandats présidentiels à deux. Or, M. Ouattara, élu en 2010 puis réélu en 2015, avait déjà accompli deux mandats avant l’entrée en vigueur de la Constitution de 2016.
« Dès lors, monsieur Ouattara ne peut pas revendiquer le bénéfice d’une disposition de la Constitution de 2016 pour briguer un autre mandat au-delà du second qui a pris fin en 2020 », a affirmé Koné Katinan.
Une récidive dénoncée
Le cadre du PPA-CI a également rappelé que la réélection d’Alassane Ouattara en 2020 avait été obtenue « au prix de plusieurs pertes en vies humaines ». Pour lui, parler aujourd’hui d’un quatrième mandat constitue une récidive qui « ne confère nullement la légalité » mais « renforce la faute ».
Il a par ailleurs évoqué les débats juridiques qui avaient entouré la candidature d’Alassane Ouattara en 2010 et en 2015, soulignant que ces précédents ne sauraient justifier une nouvelle violation de la Constitution.
Un appel au Conseil constitutionnel
Le PPA-CI appelle le Conseil constitutionnel à assumer ses responsabilités afin d’éviter à la Côte d’Ivoire « une nouvelle page sombre de son histoire » liée à une crise électorale. « Tout pouvoir passe mais rarement avec toutes les personnes qui l’ont animé », a prévenu Koné Katinan.
Le parti de Laurent Gbagbo assure qu’il s’opposera « par tous les moyens légaux et pacifiques » à un quatrième mandat d’Alassane Ouattara.
HG