De retour à Abidjan après plus de 13 années passées en exil dans l’Hexagone, Aboubakar Diabaté dit Abou Galliet, nous livrait dans une interview, sa part de vérité sur le traitement dont sont l’objet en France, les artistes Ivoiriens étiquetés pour leur soutien à Laurent Gbagbo lors de la crise électorale de 2010-2011. Comme lui, nombreux sont les artistes-chanteurs, soutiens de la galaxie patriotique qui ont préféré trouver refuge en France.
Ce, en dépit du fait que la plupart d’entre eux, ont voué l’ex colonisateur aux gémonies, l’accusant de comploter contre la souveraineté de la Côte d’Ivoire.
Certes, l’auteur du titre phare de la campagne du candidat de La Majorité Présidentielle (LMP) d’alors, « Y’a rien en face », affichait plutôt une position modérée dans son soutien à l’ex chef d’état. Cependant, Abou Galliet admet avoir régulièrement pris part à des manifestations en faveur de la libération de l’actuel président du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) organisées sur le sol Français.
Même avec cet activisme, « La France ne nous a jamais inquiété », témoigne-t-il à propos de sa propre situation et de celles des figures les plus radicales. Mieux, souligne Abou Galliet, « Il y’a des manifestations qui étaient parfois interdites mais on les faisait quand même. Et ça n’allait pas quelque part. Il n’y a eu aucun souci avec la France ». La propagande anti-Française se nourrit gloutonnement de théories complotistes visant à présenter la France comme étant la source de tous les malheurs de l’Afrique.
Ce qui n’empêche pas les instigateurs de ces campagnes de désinformation, une fois sur le sol Français, de jouir de la liberté d’expression. Notons que depuis la fin du conflit postélectoral en Côte d’Ivoire, aucun exilé pro-Gbagbo n’a été extradé de la France vers la Côte d’Ivoire.
Au contraire des nombreux cas de ce genre survenus avec des pays Africains où des arrestations de fidèles de l’ex président, dont Charles Blé Goudé, Jean-Yves Dibopieu ou encore, le Commandant Abehi, pour ne citer que ceux-là.
Raoul Mobio