Au Sahel, la politique de réarmement déployée par les régimes militaires de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) tarde à porter ses fruits en matière de lutte contre les mouvements djihadistes.
Si des incidents sécuritaires sont rapportés au quotidien en marge de la communication officielle validée par les gouvernements, les groupes intégristes en activité dans la région, semblent progresser parallèlement dans leur projet d’instauration de la Charia dans certaines portions de territoires.
Sur sa page, le journaliste et spécialiste des mouvements djihadistes, Wassim Nasr, publiait ce Lundi 04 Novembre des images authentiques montrant des djihadistes s’adonnant à des prêches en plein jour. Il alerte: “Le JNIM multiplie les démonstrations de force à travers ses réunions et prêches publics en plein jour”. Des faits qu’il situe “à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso”.
L’on y aperçoit sous divers angles, des populations rassemblées en zone rurale en train d’écouter les sermons d’un guide religieux niché dans une bâtisse. Un signe de prise de confiance chez les mouvements intégristes?
La persistance de la crise sécuritaire qui tend à s’aggraver dans la région malgré l’engagement militaire de la Russie, donne à craindre un enracinement de ces groupes armés. Selon l’ONG ACLED, de 2016 à Août 2024, 26.000 personnes avaient péri dans la crise sécuritaire rien qu’au Burkina Faso, dont 15.000 depuis l’arrivée au pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré suite à un coup d’état militaire mené le 30 Septembre 2022.
Ces chiffres, faut-t-il le préciser, n’incluent guère les victimes de l’attaque sanglante perpétrée le 24 Août dernier à Barsalogho.
Raoul Mobio