Ici, c’est l’aéroport Modibo Keïta de Bamako. L’homme en treillis filmé par un acolyte en train d’incendier un réacteur de l’avion présidentiel, n’est autre qu’un élément du JNIM, groupe djihadiste affilié àAl-Qaeda. 

Sans être visiblement inquiété, il s’autorise avec une sérénité déconcertante à s’en prendre impunément à l’avion présidentiel, symbole de la souveraineté internationale de l’état Malien. Ailleurs, l’on aperçoit un autre djihadiste, crâne enturbanné qui s’amuse à tirer sur des baies vitrées dans l’aérogare… 

Quand d’autres s’extasient devant les hangars incendiés sur le tarmac. Ces faits se déroulent dans l’après-midi du 17 Septembre soit plusieurs heures après les accrochages de la matinée qui avaient visé l’école de gendarmerie située à Faladiè. Dans un pays qu’on dit ultra-sécurisé avec à la baguette une armée “qui monte en puissance” et des experts militaires Russes de la sainte Russie. 

Comment un commando armé a pu s’introduire dans l’une des enceintes les plus verrouillées de la capitale Malienne? Le plus choquant dans ces scènes, c’est que les acteurs se comportent en terrain conquis. Parmi leurs victimes, l’on dénombre non seulement des éléments des Forces Armées Maliennes mais aussi des soldats Russes, ces fameux anges gardiens en qui les juntards et leurs affidés placent toute leur foi. La communication officielle refuse de l’admettre. Pourtant, la base 101 qui abrite un détachement de soldats Russes, a subi les assauts des djihadistes du JNIM. 

Joli cadeau d’anniversaire des djihadistes à leurs Sparring partners de longue date. Toute la guerre au Sahel trouve son sens aujourd’hui dans des symboliques. Là-dessus, les djihadistes viennent de marquer un grand coup.

Raoul Mobio