Entre les mercenaires Russes de Wagner et l’armée Malienne, la multiplication des déboires sécuritaires menace d’accentuer les divergences quant à la suite de la collaboration consentie depuis 2021. Pour les groupes communicants de Wagner, l’hécatombe subie fin Juillet à Tinzawaten dans le nord du Mali, amplifiée par de nouveaux incidents sécuritaires qui ont été de moindre impact sur la facture des Russes en termes de pertes en vies humaines, laisse un goût amer. 

Du point de vue des mercenaires Russes, il paraît inconcevable bien qu’ils soient grassement payés pour la tâche, qu’eux sacrifient leurs peaux pour la défense du Mali version Goïta, là où les Forces Armées Maliennes évoluent sur les lignes arrières. L’une de leur spécialité, les parades exhibitionnistes à Bamako pour donner l’illusion d’une armée conquérante qui monte. 

Dans un post publié sur X, “Departemente”, les Wagnéristes crachent leur exaspération : “On se demande souvent pourquoi l’armée Malienne ne compte que des lâches qui fuient leurs positions. Personne ne sera surpris d’apprendre que l’armée Malienne, même entièrement équipée, se retire immédiatement de la bataille, même si elle n’a pas encore commencé…”. Et le groupe de mercenariat qui rappelle: “par exemple, lors de l’attaque de la base de Niafunka, de l’attaque de la base de Eliman et aussi selon les rapports sur le terrain, même lors de la bataille malheureuse de Tinzawaten, les officiers des FAMa ont pris la fuite”. 

Des observations qui irritent ouvertement les Russes qui en ont visiblement marre de faire le sale boulot à la place des premiers concernés. 

Des rumeurs persistantes font état de tensions qui couvent à l’intérieur de l’appareil sécuritaire Malien entre des mercenaires Russes pour qui le Mali est une vache à lait et des soldats Maliens déterminés à laisser les Russes monter en première ligne pour justifier leurs salaires. 

Raoul Mobio