banner_content

Burkina Faso: Le CDP de Blaise Compaoré traumatisé par la répression militaire?

Sans doute embarrassé par l’activisme retentissant de groupes se revendiquant de son écurie sur les réseaux sociaux, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), parti politique fondé par l’ancien chef d’état, Blaise Compaoré a tenu à se dédouaner formellement dans un communiqué publié par voie de presse. 

Dans le collimateur de la formation actuellement dirigée par Eddie Komboïgo, les pages “CDP Tv et CDP Tv2”, deux plateformes de relais de l’actualité sécuritaire au Burkina Faso et dans le reste du Sahel. “Huit mois après (NDLR: La dénonciation de la création de ces pages”), c’est avec stupeur que nous faisons le constat que ces pages ont du regain et font l’apologie du terrorisme, donnent des informations douteuses et diffamatoires contre le président du Faso”, s’indigne l’ancien parti présidentiel. 

Comme pour montrer pattes blanches devant la junte au pouvoir réputée pour sa politique de répression systématique, le secrétaire général du parti, Denis Tiegna, signataire du document enfonce le clou: “Par ce présent communiqué et en attendant que des poursuites judiciaires soient entreprises, le CDP réitère son rejet de telles méthodes aux antipodes du patriotisme. Le CDP condamne fermement à nouveau de telles attitudes anti-démocratiques et anti-républicaines et se démarque totalement de ces pages Facebook et de leurs contenus”. 

Dans le contexte d’embrigadement de la liberté d’expression et d’opinion qui prévaut au Faso et dans le reste du Sahel, la fébrilité qu’affiche le CDP se comprend. Qui prendrait le risque de recevoir la visite des escadrons de la mort particulièrement redoutables face aux citoyens libres et résolument timides quand il s’agit de mettre hors d’état de nuire les groupes terroristes? Bien sûr, Eddie Komboïgo et son sérail ont toutes les raisons de fondre de frayeur. 

Aujourd’hui, pour avoir le droit de respirer au Burkina Faso, la raison recommande de savoir enfourcher sa langue. Pour autant, cette frénésie n’enlève rien à la véracité des informations éventées par ces pages. Le Burkina Faso étant une démocratie, le peuple est en droit de s’enquérir de la réalité du terrain.

Raoul Mobio

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *