Depuis le 06 Novembre 1982, Paul Barthélémy Biya’a Bi Mvondo plus connu sous l’identité de Paul Biya, s’est installé au sommet de l’état Camerounais. Successeur d’Ahmadou Ahidjo dont il fut le premier ministre jusqu’à la démission de ce dernier, il est à ce jour le plus vieux des dirigeants élus dans le monde car officiellement âgé de 91 ans dont bientôt 42 passés en tant que chef d’état incontestable.
Cela se passe au Cameroun. Paul Biya, faut-t-il le rappeler, figure en pôle position parmi les chefs d’états Africains ayant développé une relation de proximité géostratégique renforcée avec la France sous les différents régimes qui se sont succédé à l’Elysée depuis son arrivée aux affaires. Cela se passe aussi au Cameroun.
En 2017, les vieux démons identitaires ressurgissent dans la partie septentrionale du Cameroun avec l’éclatement de la rébellion d’Ambazonie qui fait sécession d’avec le reste du pays. Comme mobiles avancés pour justifier la prise des armes, les séparatistes soutiennent être marginalisés par le pouvoir central à Yaoundé.
C’est le début d’un conflit armé rythmé par des attentats, des enlèvements, de violents combats, des embuscades meurtrières contre les forces armées.
Selon les chiffres mises à disposition par l’International Crisis Group (ICG), l’on estime à plus de 6000 le nombre de personnes tuées dans le conflit. A cela, s’ajoute plus d’un million de déplacés internes forcés de fuir le déchaînement de violences. Ces faits évoqués se déroulent également sur le sol Camerounais.
Le pays d’où sont originaires, Nathalie Yamb, Franklin Nyamsi et Alain Foka, trois polémistes à la verve tranchante et délibérément agressive qui débordent de salive quand il s’agit de déverser des critiques sur des pays tierces ailleurs sur le continent. Aucune actualité ne leur échappe.
En Côte d’Ivoire, le pays n’appartient plus aux Ivoiriens. Pis, se plaisent-t-ils à inoculer aux opinions publiques Africaines dont ils tripotent l’intelligence, la Côte d’Ivoire n’est qu’un vil prolongement de la territorialité Française. Les Ivoiriens ne seraient à les en croire que de malheureux vassaux démunis de toute forme de volonté et de choix de décision. Le Bénin, le Sénégal et autres ne sont que des colonies de la grande France impérialiste.
Dans la rhétorique de ces affabulateurs, seuls sont jugés dignes d’être qualifiés de “panafricanistes” (NDLR: s’ils en connaissent la quintessence du terme) ceux qui lèchent les bottes de Vladimir Poutine, le tristement célèbre satrape de Moscou. Tant qu’un régime en Afrique tisse des liens de coopération étroite avec la Russie, il mérite de se faire couvrir de toutes sortes d’attributs dithyrambiques. Pour bénéficier de leur cynique sympathie, il faut systématiquement faire le jeu du néo-colonialisme Russe.
Est-ce ce qui explique l’omerta ou l’indifférence dont ils font montre face à la déchéance en cours dans leur pays où le pouvoir Biya a volontiers accepté de laisser libre cours à la propagande Pro-Russe à travers la chaîne de désinformation, Afrique Média? C’est une hypothèse tout à fait probable. Cependant, force est de constater le mutisme non seulement troublant mais encore plus honteux de ces soi-disant éveilleurs de conscience, aveugles sur le bourbier dans lequel s’enfonce le Cameroun. On en croirait presque qu’au pays du Ndolè, tout va bien comme dans le meilleur des mondes.
Le Cameroun érigé en monarchie Biyaiste est un modèle absolu de réussite politique et économique. Le Cameroun est si indépendant qu’il détient sa propre monnaie, épate par son industrialisation poussée qui force l’admiration.
Le Cameroun des homosexuels avec l’unique fille du couple présidentiel, Brenda Biya qui assume sans complexe son homosexualité. Dans les évangiles, Jésus a enseigné ceci: “Avant d’enlever la paille dans l’oeil de ton frère, retire la poutre qui est dans le tien”.
Une leçon que devraient s’approprier ce triumvirat idéaliste qui scintille par son manque de cohérence et son populisme débridé dont l’unique objectif est de liquider le peu de liberté qui reste à l’Afrique, sur l’autel des appétits hégémoniques de la Russie et de ses satellites.
Raoul Mobio