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Présidentielle d’Octobre 2025: Danièle Boni-Claverie dénonce une « élimination arbitraire »

Ce moment tant attendu et aussi redouté est enfin arrivé. La validation définitive des candidatures pour l’élection présidentielle. Cette annonce, sans véritablement surprendre, a éliminé des figures majeures de la vie politique nationale.Messieurs Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Guillaume Soro, Affi N’guessan et validé celle de Monsieur Alassane Ouattara pour un quatrième mandat.

L’URD prend acte de la décision rendue par Le Conseil Constitutionnel mais la considère comme lourde de conséquences. Notre passé récent nous éclaire sur les dangers que l’exclusion en politique doublée de problèmes identitaires font courir à une jeune démocratie et les ivoiriens étaient en droit d’espérer que la sagesse allait primer sur l’esprit de clan.

Aux yeux de l’opposition, cette décision apparaît comme une manœuvre politicienne visant à éliminer du jeu électoral les principaux acteurs de l’opposition que sont Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam et à fragiliser la crédibilité du processus électoral en Côte d‘Ivoire. C’est avec gravité que l’URD déplore leur absence programmée du jeu démocratique. Avec cette éviction, ce scrutin perd de sa crédibilité et de sa légitimité.

 

Notre justice, souvent décriée pour son manque d’impartialité compte malgré tout, en son sein, des magistrats dotés de compétences indiscutables. Alors, d’où vient ce sentiment que le droit n’a pas été dit ? Comment expliquer que le Code électoral soit privilégié par rapport à la Constitution, notre loi fondamentale ? Le mécanisme du parrainage, quant à lui, a été transformé en un instrument d’élimination arbitraire. Cet outil, loin de garantir la représentativité est devenu un filtre injuste, destiné à verrouiller le jeu électoral alors que c’est le peuple et lui seul qui choisit ses dirigeants par la voie des urnes.

Le Conseil Constitutionnel a pris le risque d’aggraver les tensions existantes déjà vives. Il n’est que de constater la fracture de plus en plus visible de la cohésion nationale et du mécontentement de la population face à des conditions de vie difficiles auxquelles s’ajoutent peur et anxiété face à une élection tronquée et un 4ème mandat anticonstitutionnel.

 

Le peuple ivoirien souffre et ne veut plus être entraîné dans des impasses.

L’opposition peut apparaître comme sonnée mais croire qu’elle est affaiblie serait une erreur de jugement. Elle a les ressorts nécessaires pour continuer à faire entendre sa voix, crier à l’injustice et réclamer l’exercice du droit. Il faut certainement envisager un léger report du scrutin et exiger la tenue d’un dialogue politique et social pour trouver des solutions consensuelles durables.

 

Seule la tenue d’un tel cadre d’échanges, refusée jusqu’ici par le Président de la République sans qu’on en comprenne les véritables raisons peut sauver notre pays des incertitudes qui pèsent sur lui et que les législatives ne feront qu’aggraver.

L’URD le réaffirme avec conviction : sans une concertation, il n’y aura pas d’élection crédible. Sans inclusion, il n’y a pas de paix durable. La voie de la responsabilité est celle d’être à l’écoute de toutes les forces vives de la Nation. Pour sa part, l’URD restera debout, fidèle à son combat pour une Côte d’Ivoire libre, démocratique, apaisée parce que réconciliée.

 

Danièle Boni-Claverie.

Présidente de l’Urd.

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